Attends-moi

L’espace urbain, aujourd’hui, n’invite guère à être investi. L’architecture urbaine, dont le concept principal pourrait se réduire à un souci de contrôle, tente de canaliser les flux. Entre les grandes artères, sur les places, on trouve néanmoins des lieux d’attente. Ceux-ci sont identifiés avec humour selon une terminologie propre à la sphère de l’intime (par exemple, les «  espaces de confidentialité  » sont aujourd’hui très répandus). Par ce vocabulaire dé-contextualisée, les espaces d’attente s’auto-promeuvent comme des endroits rassurants (au sens où il ne saurait y être question d’interconnexions, ni d’interpénétration entre sphère individuelle et espace partagé, sphère publique).
Qu’en est-il alors de ces lieux d’attente  : de quelle manière le temps s’y écoule tandis qu’il se présente comme un temps en suspend, entre deux points, entre deux actes  ; de quoi est constituée l’attente selon chacun  ; qu’est-ce qui est permis dans un endroit où nous avons du «  temps à tuer  »  ; est-ce qu’il y aurait quelque chose à inventer ensemble dans ces lieux et ces temps de transition  ?
Qu’apprend-on, finalement, sur les codes en usage dans un espace public,  et en quoi peuvent- ils permettre bien plus d’interactions qu’on ne pourrait le soupçonner ?

Attends-moi trouve là son terrain de jeu et de questionnement. Il pratique le questionnement par l’acte, ajustant ses actions en fonction des lieux interrogés (par le nombre de «  faiseurs  », par le choix de visibilité ou non – identification en tant que groupe, par le type de moyens artistiques mis en œuvre).

LES LIEUX : gare – métro – tram – aire d’autoroute – aéroport- la poste – banque – terrasse de café – salle d’attente (docteur) – file d’attente (centre commercial) – hôpital/urgences – Pôle Emploi – préfecture – ascenseur – lavomatique – toilettes publiques – office du tourisme – etc